Posts by: Giulia

Tout commence à Madia : Fondée en 1997 par un groupe d’une vingtaine d’agriculteurs, la Coopérative Avicole de Mahdia (CAVIM) est née d’un rêve collectif qui est de mutualiser les ressources pour soutenir l’agriculture locale. À ses débuts, la coopérative fournissait tout le nécessaire aux agriculteurs : poussins, aliments, produits vétérinaires, engrais, outils, et intégrait même une composante de recyclage. Mais au fil des années, les difficultés se sont accumulées, mettant en péril la pérennité de l’initiative.  

C’est bien avant ces évènements pas très enchantants que Ikram Chimi, aujourd’hui responsable administrative de CAVIM, a rejoint l’aventure. Curieuse et motivée, elle a saisi une opportunité professionnelle à travers les services fournis par le bureau de l’emploi, sans se douter qu’elle deviendrait un pilier de la relance de la coopérative.  

En début d’année 2025, la CAVIM connait un tournant sans précédent. La CRDA de Mahdia informe la coopérative pas le projet SUMUD, porté par Oxfam. Ils lui fournissent tous les détails relatifs à la procédure de dépôt de candidature ainsi que les paperasses requises etc. Séduite par la vision, les objectifs et ce que le projet promet, l’équipe de CAVIM dépose sa candidature. Grâce à un accompagnement rigoureux, la coopérative bénéficie d’une formation en gestion financière et en développement, ainsi que d’un précieux soutien en réseautage.  

“La rencontre avec l’équipe de SUMUD a été un véritable tournant pour nous,” confie Ikram, les yeux brillants d’émotion. “À un moment très vulnérable de CAVIM, nous étions au bord du découragement. Blacklistés à la recette des finances, sans reconnaissance légale, et avec une réputation relativement fragilisée auprès des agriculteurs, nous avions l’impression d’avoir perdu notre crédibilité ainsi que notre objectif principal.”  

Grâce à l’accompagnement ciblé de SUMUD ainsi que la volonté de l’équipe, la coopérative entame un processus de redressement en profondeur. L’équipe de CAVIM bénéficie d’un appui technique rigoureux, notamment en gestion financière, en gouvernance et en formalisation administrative. “Heureusement que nous avons pu régulariser notre situation, obtenir notre Registre National des Entreprises (RNE), et surtout, reconstruire un lien de confiance avec notre communauté agricole,” poursuit-elle. “C’est encore loin d’être parfait, mais nous avons franchi un cap essentiel. Aujourd’hui, nous sommes de nouveau perçus comme des partenaires fiables.”  

Cette régularisation est un acte administratif important : elle symbolise la renaissance d’une structure qui, autrefois marginalisée et mise à l’écart, retrouve sa place dans le tissu économique local. Elle permet à CAVIM d’accéder à de nouveaux marchés, de nouer des partenariats durables, et surtout, de redonner de la dignité à ses membres. “Nous avons retrouvé notre voix, notre légitimité. Et cela est inestimable.”  

Le soutien de SUMUD ne s’est pas limité à l’aspect financier. Il a permis à CAVIM de se réorganiser, de renforcer son professionnalisme et de se projeter à nouveau vers l’avenir. Une transformation rendue possible par la détermination de ses membres et la force du collectif.  

À Siliana, Hassen Krifi, ingénieur agronome passionné par les fleurs depuis son enfance, transforme son rêve en réalité en créant sa propre pépinière. Malgré l’absence de terres au départ et le manque de moyens financiers,  il saisit des opportunités professionnelles et obtient un terrain en 2010, qu’il irrigue avec des eaux traitées.   

Lorsque le marché des plantes ornementales s’effondre, il s’adapte très vite et se penche vers les arbres fruitiers. Grâce à sa persévérance et à des choix stratégiques, il relance son activité et fidélise une clientèle qui croit en lui. Pour Hassen, les relations humaines sont au cœur de son métier. 
Située à Siliana, cette pépinière rayonne au milieu des oliviers et des fleurs ornementales. Derrière ce projet agricole ambitieux, un héros nommé Hassen Krifi. Ingénieur agronome de formation, il chérit depuis son jeune âge une passion profonde pour les fleurs. Une passion qui, au fil des années, s’est transformée en vision, puis en entreprise.  

Dès son projet de fin d’études et ses stages au beau milieu des grandes pépinières en Tunisie, Hassen savait qu’il voulait créer sa propre pépinière. Mais un obstacle majeur se dressait devant lui : il ne possédait pas de terre. Il commence alors par travailler comme gérant dans une société, puis intègre un programme de sous-traitance destiné aux jeunes diplômés, subventionné par l’Etat. C’est là qu’il découvre un besoin croissant en plantes ornementales, notamment dans les stations de traitement des eaux. En 2010, le gouvernement lui loue un terrain pour cinq ans. Il s’y installe, irriguant ses cultures grâce aux eaux traitées.  

Malheureusement, peu après, le marché des plantes ornementales s’effondre. Hassen s’adapte et tourne vers les arbres fruitiers, oliviers, amandiers, pommiers, pêchers, et ce, selon les nouvelles demandes de ses client-e-s. Il prend un crédit bancaire pour relancer son activité. Grâce à sa persévérance, il fidélise ses premiers client-e-s, ceux qui l’ont soutenu dans les moments les plus difficiles. “Les relations humaines sont au cœur de mon métier”, confie-t-il.  

C’est par le biais des plateformes des réseaux sociaux ainsi que celles du projet qu’il découvre le programme SUMUD. Avec le soutien de SUMUD ainsi que sa volonté et son dévouement, Hassen franchit un cap décisif : il acquiert une chaudière pour booster la production florale, mais surtout, il transforme les conditions de travail de ses 250 employé-e-s. Conscient que la réussite passe par le bien-être de son équipe, il met en place un système de transport avec deux bus, permettant à ses ouvrier-ère-s, souvent issu-e-s de zones rurales éloignées, de se rendre au travail dans la dignité et la sécurité totales. Ce geste, bien plus qu’une solution logistique, est un acte fort pour réduire les inégalités d’accès à l’emploi, en particulier pour les femmes et les jeunes.  

Aujourd’hui, Ghazala Pépinière ne se limite plus aux fleurs. Elle produit des arbres fruitiers, développe la culture maraîchère, et se lance dans un laboratoire de culture in vitro, une innovation technologique rare dans la région. Hassen visite des foires internationales, notamment en Italie, et rêve d’exporter son savoir-faire.  

Les défis ne manquent pas : bureaucratie, lenteur des autorisations, fluctuations du marché. Mais Hassen avance, porté par une équipe soudée, des conditions de travail exemplaires, et une passion intacte. “SUMUD m’a permis de structurer mon rêve, de le rendre plus solide, plus ambitieux”, dit-il.  

Si son entreprise était un livre, elle s’intitulerait “Tijaret al Jamal” ; le commerce de la beauté a-t-il dit avec beaucoup d’enthousiasme. Et si Hassen avait un message à transmettre, ce serait  

« Quand la passion guide les choix, même les plus grands défis deviennent des opportunités de croissance. »  

C’est l’histoire d’une femme qui a su transformer la science en passion, et la passion en projet d’avenir.  

Titulaire d’un master en microbiologie, Basma découvre la spiruline au détour de ses recherches universitaires. Ce micro-organisme, aux propriétés nutritionnelles et thérapeutiques exceptionnelles, devient le cœur même de sa thèse Elle y identifie une protéine aux effets prometteurs contre certaines tumeurs et autres maladies. Huit années de recherche entre Tunis, Monastir et Liège, en Belgique, forgent sa rigueur et sa vision vers son avenir. A son retour en Tunisie, la réalité administrative la rattrape : quatre années entières de démarches, des refus à répétition, et une centralisation des services de paperasse qui lui compliquent tout, surtout pour une jeune maman, ayant des nouveau-nés à sa charge. 

Malgré les moult obstacles ainsi que les procédures administratives interminables, Basma ne lâche rien. Elle investit une partie de son financement dans un mini-laboratoire, teste la faisabilité de son projet, observe la protéine, peaufine ses formules et affine ses prototypes. Elle travaille seule, en silence, avec une détermination rare. Jusqu’au jour où une amie lui parle d’un appel à candidatures du projet SUMUD vu sur les réseaux sociaux, à quelques jours de sa clôture. Chanceuse, l’appel a été prolongé et elle postule, sans trop y croire. C’est là où tout change pour elle.  

SUMUD ne lui promet pas de miracles, mais lui offre un accompagnement solide, humain et structurant. Les différentes formations dans les différents domaines qu’elle a reçues lui permettent de renforcer ses compétences entrepreneuriales. L’équipe, flexible et à l’écoute, l’aide à structurer son projet, à mieux communiquer, à anticiper les besoins du marché.  

« Quand j’ai participé au Forum pour l’Afrique du G7 à Syracuse en Italie, cela était un tournant dans ma vie d’entrepreneure » déclara-t-elle.  

Pour la première fois, elle a exposé ses produits à côté de marques internationales. Basma y présente une nouvelle gamme premium, conçue spécialement pour l’événement. Elle y découvre la puissance du storytelling, l’importance du design, et surtout, la fierté de représenter son pays à l’étranger. “J’ai senti que mon produit avait sa place, qu’il répondait aux standards internationaux.”  

Grâce à son engagement et sa rigueur envers SUMUD, elle a également pu installer des panneaux photovoltaïques pour alimenter son laboratoire, une avancée majeure pour un produit énergivore comme le sien. Elle investit dans du matériel, développe sa communication, et surtout, tisse un réseau humain et professionnel qui l’enrichit au quotidien.  

Aujourd’hui, Spiruvita n’est plus un simple projet de recherche. C’est une entreprise pionnière, enracinée en Tunisie, tournée vers l’innovation et la durabilité. Et Madame Basma, avec son humilité et sa force tranquille, incarne cette nouvelle génération de femmes entrepreneures qui font rayonner la Tunisie bien au-delà de ses frontières.  

Dans un petit atelier niche entre les palmiers du sud tunisien, le bois prend une seconde vie entre les mains d’un homme au parcours singulier. Mr. Kais, fondateur de Palmiers Deco, est un ancien professeur de sciences physiques, passionne de bricolage depuis son enfance. À ses côtés, sa femme, enseignante en sciences de la vie et de la terre, partage avec lui une passion commune pour l’art et le toucher de la matière.
Ensemble, ils ont transforme leur maison en une galerie artistique, un lieu de creation et de transmission et c’est la ou tout a commence.
Brillant en mathematiques, physique, e lectricite et conception metallique, Mr. Kais etait toujours premier dans les matieres scientifiques. Pourtant, c’est une decision d’orientation imprevue qui l’a mene vers la physique; un choix qu’il n’avait jamais reellement envisage, mais qui allait marquer son destin. Mais cette bifurcation allait, sans qu’il le sache, nourrir sa future vocation.

C’est en observant le bois de palmier, souvent neglige et peu valorise, qu’il a eu une revelation. Il y decele un potentiel inexploite. Il commence alors a experimenter, developpe sa propre technique de finition, se detache petit a petit des sous-traitants et affine son savoir-faire sur les machines, en creant un atelier d’artisanat. Ce qui n’était au départ qu’un espace de finition devient rapidement un lieu de production reconnu.
Sa participation a la foire du Kram marque un tournant: ses pieces seduisent, son nom circule, et ses creations voyagent jusqu’a l’autre bout du monde : le Canada.

L’annee 2022 marque une etape decisive : il ouvre officiellement Palmiers Déco. Quelques annees apres l’ouverture, le programme SUMUD entre en scene. Tout commence avec sa femme, qui decouvre l’appel a candidatures sur les reseaux sociaux.
Ensemble, ils postulent. Le questionnaire pointu, mais Mr. Kais s’y engage avec rigueur. Grace a SUMUD, il acquiert de nouvelles machines, elargit son activite au MDF, et structure son entreprise au-dela de l’artisanat.
Ce qu’il retient le plus? La qualite des relations humaines. “L’équipe est d’un professionnalisme rare”, confie-t-il. Avec le soutien d’autres programmes il s’initie a la norme ISO 14001 et e labore une fiche technique dediee au bois de palmier. Il ajoute une dimension touristique a sa galerie : visites guidees, ateliers pratiques, recits sur la transformation du bois etc. De plus, il se lance aussi sur des initiatives qui lui permettent meme de former des jeunes a la valorisation des dechets de palmier.

Dans un petit atelier baigné de lumière à Sfax, les fibres naturelles prennent vie entre les mains de deux femmes passionnées. L’une est bricoleuse dans l’âme, diplômée des Beaux-Arts, amoureuse du design et de la nature. L’autre, collectionneuse de textiles traditionnels, a su transformer des couvertures traditionnelles oubliées dans son placard en objets de décoration modernes. Initialement fondatrices de Rim Artisanat et ZwiZwi Créations, ensemble, elles ont fusionné leurs projets en un magasin à Sfax qui a fait du bruit autour de la communauté locale ainsi que dans le monde de l’artisanat tunisien.

Leur rencontre n’était pas planifiée. C’est lors d’une foire artisanale que leurs univers se sont croisés. L’une, timide mais déterminée, y participe pour la première fois, malgré les réticences de son entourage. L’autre, débordante d’idées mais freinée par le manque de moyens, y voit une opportunité de concrétiser ses ambitions. Très vite, une évidence s’impose : leurs talents se complètent, leurs visions s’alignent. De cette synergie naît une collaboration audacieuse, portée par une envie commune de valoriser le patrimoine tout en le modernisant.

C’est à ce moment-là que le projet SUMUD est entré en scène. D’abord perçu avec scepticisme, “je ne pensais pas que c’était du sérieux” dit l’une d’elles lors d’une interview. Ensuite, SUMUD est rapidement devenu un levier de soutien. Grâce à leur détermination et à leur amour pour ce qu’elles font, ainsi que l’accompagnement technique et financier de SUMUD, les deux entrepreneures acquièrent des compétences clés telles que la gestion comptable, facturation, techniques de vente, mais aussi confiance en soi et posture professionnelle. Très vite, elles sont devenues capables de louer un local pour une exposition commune, acheter des matières premières, et surtout, de lancer leur propre magasin ; un espace qui reflète leur univers, leurs talents et leurs passions ; et ce, entre tradition revisitée et design contemporain.

Au-delà des ressources, c’est l’approche humaine du projet qui les marque. SUMUD ne transforme pas, il amplifie les voix et renforce les compétences cachées ou parfois oubliées

Il ne promet pas de miracles, mais il crée les conditions pour que les idées doublent et triplent de volume. “La valeur était là, mais elle était cachée. Aujourd’hui, elle est visible, reconnue, assumée.” Dit Ines, l’une des créatrices en question.

Leur plus grande fierté ? Avoir su créer un besoin là où il n’était pas exprimé, et y répondre avec authenticité. Architectes d’intérieur, fondateur-ice-s de maisons d’hôtes et jeunes marié-e-s se font une clientèle fidèle du magasin de Ines et Rim. Leur impact dépasse le cadre économique : elles inspirent, elles fédèrent, elles ouvrent la voie à d’autres femmes qui, comme elles, veulent faire entendre leur voix à travers leur art.

Si leur histoire était un livre, il s’intitulerait “Fibres et passions”. Et si elles avaient un message à transmettre, ce serait celui-ci : « Toutes les deux incarnent cette idée et y croient dur comme fer : « Trouver sa place, s’affirmer, et faire de sa passion une force est la clé de toute réussite » .

Sources d’images : https://www.instagram.com/rim.artisanat/ et https://www.instagram.com/zwizwi_collection/

Cher participants à la première manifestation d’intérêt lancée par le projet SUMUD,

L’équipe du projet a décidé de reporter la date limite d’envoi de vos candidatures.

Nous vous informons que vous avez jusqu’au 24 décembre 2023 à 23h59 pour travailler sur vos formulaires et envoyer vos candidatures.

Bonne chance!

L’équipe Sumud