
À Siliana, Hassen Krifi, ingénieur agronome passionné par les fleurs depuis son enfance, transforme son rêve en réalité en créant sa propre pépinière. Malgré l’absence de terres au départ et le manque de moyens financiers, il saisit des opportunités professionnelles et obtient un terrain en 2010, qu’il irrigue avec des eaux traitées.
Lorsque le marché des plantes ornementales s’effondre, il s’adapte très vite et se penche vers les arbres fruitiers. Grâce à sa persévérance et à des choix stratégiques, il relance son activité et fidélise une clientèle qui croit en lui. Pour Hassen, les relations humaines sont au cœur de son métier.
Située à Siliana, cette pépinière rayonne au milieu des oliviers et des fleurs ornementales. Derrière ce projet agricole ambitieux, un héros nommé Hassen Krifi. Ingénieur agronome de formation, il chérit depuis son jeune âge une passion profonde pour les fleurs. Une passion qui, au fil des années, s’est transformée en vision, puis en entreprise.
Dès son projet de fin d’études et ses stages au beau milieu des grandes pépinières en Tunisie, Hassen savait qu’il voulait créer sa propre pépinière. Mais un obstacle majeur se dressait devant lui : il ne possédait pas de terre. Il commence alors par travailler comme gérant dans une société, puis intègre un programme de sous-traitance destiné aux jeunes diplômés, subventionné par l’Etat. C’est là qu’il découvre un besoin croissant en plantes ornementales, notamment dans les stations de traitement des eaux. En 2010, le gouvernement lui loue un terrain pour cinq ans. Il s’y installe, irriguant ses cultures grâce aux eaux traitées.
Malheureusement, peu après, le marché des plantes ornementales s’effondre. Hassen s’adapte et tourne vers les arbres fruitiers, oliviers, amandiers, pommiers, pêchers, et ce, selon les nouvelles demandes de ses client-e-s. Il prend un crédit bancaire pour relancer son activité. Grâce à sa persévérance, il fidélise ses premiers client-e-s, ceux qui l’ont soutenu dans les moments les plus difficiles. “Les relations humaines sont au cœur de mon métier”, confie-t-il.

C’est par le biais des plateformes des réseaux sociaux ainsi que celles du projet qu’il découvre le programme SUMUD. Avec le soutien de SUMUD ainsi que sa volonté et son dévouement, Hassen franchit un cap décisif : il acquiert une chaudière pour booster la production florale, mais surtout, il transforme les conditions de travail de ses 250 employé-e-s. Conscient que la réussite passe par le bien-être de son équipe, il met en place un système de transport avec deux bus, permettant à ses ouvrier-ère-s, souvent issu-e-s de zones rurales éloignées, de se rendre au travail dans la dignité et la sécurité totales. Ce geste, bien plus qu’une solution logistique, est un acte fort pour réduire les inégalités d’accès à l’emploi, en particulier pour les femmes et les jeunes.
Aujourd’hui, Ghazala Pépinière ne se limite plus aux fleurs. Elle produit des arbres fruitiers, développe la culture maraîchère, et se lance dans un laboratoire de culture in vitro, une innovation technologique rare dans la région. Hassen visite des foires internationales, notamment en Italie, et rêve d’exporter son savoir-faire.
Les défis ne manquent pas : bureaucratie, lenteur des autorisations, fluctuations du marché. Mais Hassen avance, porté par une équipe soudée, des conditions de travail exemplaires, et une passion intacte. “SUMUD m’a permis de structurer mon rêve, de le rendre plus solide, plus ambitieux”, dit-il.
Si son entreprise était un livre, elle s’intitulerait “Tijaret al Jamal” ; le commerce de la beauté a-t-il dit avec beaucoup d’enthousiasme. Et si Hassen avait un message à transmettre, ce serait
« Quand la passion guide les choix, même les plus grands défis deviennent des opportunités de croissance. »
